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La vie à côté de soi
3 juin 2013

La fatigue

Forcément, les nuits d'insomnie induisent une grande fatigue. J'ai gardé un côté très enfantin, et tous les dimanches, c'est la même sérénade, comme les enfants qui angoissent à l'idée de retourner à l'école. Ma nuit fut donc courte, ou plutôt très longue, avec ces minutes qui semblent s'étirer à l'infini. je me suis levée deux ou trois fois pour vérifier la vie noctambule de la capitale. Sous ma fenêtre, un voleur tentait de casser je ne sais quoi pour y dénicher un sésame inconnu, je l'ai regardé partir en clauquediquant, un sac noir pendant presque jusqu'au sol. Il était le cliché du voleur, une dégaine abîmée, le regard allant de gauche à droite, méfiant, habillé de noir, barbu, comme les vilains des livres de ma fille. Vers 3 heures des copains bourrés se marraient ensemble, comme si la ville leur appartenait. Une heure plus tard environ, une voiture faisait crisser ses pneus. C'est dingue comme tout est différent la nuit. Les angoisses se libérent et prennent tout l'espace. Mes pensées étaient en boucle mais sans créativité pour trouver un échappatoire, elles se répétaient, s'alimentaient, comme des monstres qui se repaissent de leur propre chair. J'ai dû trouver le sommeil vers 5 heures. Toute la journée j'ai attendu deux hommes. N. qui s'est marié la semaine dernière m'a envoyé un 'hello' hier à minuit. Je lui ai demandé s'il n'avait que cela à me dire. J'aurais dû le féliciter.... Il ne m'a répondu que ce matin, en entrentenant un suspens qui me gonfle. En fait de suspens, je sais tout à fait ce qui va fort probablement se passer. Il est certainement de passage à Paris. Il m'appellera un soir, tard, après avoir bu plus que de raison, et voudra me voir. Selon mon état je lui dirai oui, ou non. Je penche pour le non cette semaine. Et puis il y a l'homme. Nous nous sommes enfin decidés à bouger. Il m'a appelée et devait me proposer un rendez-vous aujourd'hui. Il ne l'a pas fait. J'étais impatiente d'entendre à nouveau sa voix. Maintenant je me dis qu'il est surement préférable de ne pas nous revoir. Qu'il a raison. Qu'il faut être raisonnable. Sa voix m'a surprise. Je l'ai trouvée jeune et vive. Je l'ai trouvé belle et assez différente de celle de mon souvenir. J'aime bien ce genre de surprise. J'avais envie de vérifier sa tonalité, son rythme, sa singularité. A ces deux, peut-être devrais-je ajouter H? Après tout, c'est un homme, enfin je crois, derrière ce pseudo. J'aime bien penser qu'il me lit et j'aime encore plus qu'il me le dise.
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Commentaires
C
Evidemment, je souris. Le soleil et tes mots, c'est une jolie journée. Merci.
H
Evidemment, je rougis et je suis honoré.<br /> <br /> Et je suis conquis en même temps.
H
Jolie description nocturne ! C'est vrai que la nuit, tout geste, tout bruit est perçu différemment : plus fortement car pas englué dans le contexte grouillant de la journée.<br /> <br /> <br /> <br /> Curieuse réflexion sur ces 2 hommes : N. ne mène à rien et tu le verras peut-être. L'homme ne te laisse pas insensible et il est "raisonnable" de ne pas le revoir. Soit tu préfères inconsciemment des situations qui ne t'engagent pas, soit tu analyses mal. En effet, l'amour obéit à tout sauf à la logique. Aimer n'est jamais raisonnable; cela ne s'explique pas.<br /> <br /> Quant à H, ce n'est pas parce que mon prénom commence par cette lettre qu'il faut raisonnablement en déduire que c'est de moi qu'il s'agit. Mais je dois certainement ressentir de la "fatigue" pour penser cela.
La vie à côté de soi
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