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La vie à côté de soi
3 septembre 2013

Un week-end.

Depuis que cette potentialité d'amour existait, elle s'était mise à flipper au-delà de tout contrôle. Le contrôle justement, certainement parce qu'il commençait à lui échapper, reprenait toute sa place, obsédante presque chaque seconde, à tous les instants, il lui revenait, fier de son emprise souveraine, comme un vieux souvenir dont elle pensait s'être guérie, et qui par sa puissance dévastatrice l'emplissait à nouveau d'angoisse. Elle se disait qu'elle aurait tout faux, qu'il ne verrait que ses défauts physiques, qu'elle le dégouterait, vite. Elle craignait son haleine, ses pores trop dilatés, sa cellulite, ses rides, son visage sans fard, son odeur, la hantise de son odeur la saisissait à nouveau. C'était cela pour elle le prix à payer d'un week-end à deux, la crasse, la lourdeur, son corps qui l'obsedait, sa volonté absolue de le maîtriser, de le dompter, de l'asservir même, de l'objectiver totalement, c'était sa folie anorexique qui la submergait à nouveau, sa haine d'elle-même qui la reprenait et la laissait désemparée, se haissant à chaque instant, se craignant elle- même, se pensant sans cesse et oubliant de se vivre. Pourtant, le fondement de leur relation était leur dinguerie sexuelle, un sommet qu'elle pensait n'avoir jamais atteint auparavant, la perfection de deux corps qui s'aimaient passionnèment. 
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Commentaires
A
En d'autres mots, c'est ce qu'on appelle "aimer avec ses tripes". Et là, ni la logique, ni la pudeur ne peuvent aller contre.<br /> <br /> C'est fort, beau. Cela a hélas souvent une fin.
La vie à côté de soi
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