Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La vie à côté de soi
27 mai 2013

Rio H -3

Une de mes bonnes copines, H., je sais vous êtes perdus dans mes copines parce que j'en ai plein...., bref, ma copine H. à laquelle je lisais quelques billets de mon blog m'a suggéré de vous raconter l'épisode départ à Rio. Elle l'a vécu en life et sa conclusion fut de me dire, putain, faut vraiment que t'écrives un livre, il n'y a quand même qu'à toi que ça arrive.

Alors, contexte : L. et moi nous voyions épisodiquement depuis quelque 6 mois. Il m'avait déjà fait le coup de ne pas me répondre, mais bon, nous n'en n'étions pas au même stade. C'est devenu genre un peu plus une histoire à Noël. Il m'avait agréablement surprise en m'envoyant un message hyper gentil le 25. Sauf que, en racontant ça à un de mes potes, ce dernier m''arrête et me dit : ok, big dépressif, seul à Noël, sa life est trop dure, il envoie un message à toutes ses ex... Je me suis dit qu'il fallait intégrer des potes mecs dans les débriefs amants. Bref, L. m'annonce qu'il part au Sri Lanka et là, je lui dis ok, je viens. Il ne m'avait rien proposé. Mais l'idée de moi en robe légère sur la plage ne lui disait pas non.... Finalement, pas possible de mon côté, Sylvester ne me laisse pas prendre des jours, en plein milieu d'un brief ultra important il faut avouer.... On se dit que l'on se fera un week-end, pour se venger. Quelques semaines plus tard, j'ai une envie démente d'aller à Rio. Je lui propose, il me dit oui. On se décide pour le week-end de Pâques. Fin du premier épisode.

Bon, ensuite, je gère tout, évidemment, je suis une nana, et c'est un mec. Les billets, la loc d'appart. Sa nonchalance commence à me gonfler, d'autant qu'il ne trouve pas super urgent de me rembourser, alors que je suis grave en débit. J'ai peur soudainement qu'il ne soit radin. Rédhibitoire comme défaut chez un homme. J'étais sur le point d'annuler quand finalement, 2 jours avant, il passe me déposer le chèque.

J-1, ça fait déjà une semaine que je bassine tout le monde avec les histoires de radinerie, là, j'emmerde la terre entière avec la vraie question : qu'est-ce que je prends??? C'est un week-end stratégique, celui de tous les possibles, le week-end ça passe ou ça casse, le week-end 'I'm in a relationship' ou pas... Le week-end où il faut gravement assurer sur le registre vestimentaire en ayant des moyens limités à une valise cabine ! J'improvise une soirée essayage de toute ma garde-robe été, aidée dans ma sélection par N. Tout y passe. Je suis presque sûre de mes choix quand soudain je réalise, drame absolu qu'il me manque la pièce indispensable, sans laquelle je préfère renoncer à mon week-end : le short en jean ! Je passe environ 3 heures à essayer des shorts avec ma copine C. Je me décide pour celui qui me fait des fesses de brésilienne tout en cachant la cellulite du haut des cuisses. Mon autre copine C. me passe une de ses robes avec laquelle même Arlette Chabot pourrait prétendre à la séduction, décoletté de ouf, dos-nu ravageur, le tout en restant classe, effet over waouh. Je suis au régime depuis 15 jours, j'ai un entrainement d'abdos quotidien, j'ai fait des UV, j'ai fourgé 4 paires de tatanes dans ma micro valise, c'est le D Day ! Pour le vol, j'ai choisi mon Reiko rose malabar, bref, je suis à donf, je suis dans les starting-block, je suis la Queen d'Ipanema.

Je suis anxieuse. Je n'ai jamais passé une nuit avec L. Je passe au stade angoisse. Je prends mes Xanax dans ma pochette spéciale médocs à cacher. Je sens le mauvais plan, le truc foireux. Mes copines en ont ras la casquette de moi. Je les saoule avec ce week-end depuis trop longtemps, elles veulent juste que je me tire, histoire de respirer un peu.

Avec L., on a rendez-vous à 22.00 à l'aéroport. L'avion décolle à 23.30. J'arrive à 21.30. Je nous enregistre. Je fume 4 clopes. Je vois L. arriver, conduit par une nana, une blonde. Tiens, tiens..... Elle le dépose à un autre terminal. Tiens, tiens, tiens..... Je rentre à notre point de rendez-vous. Je me tape de la blonde. Je suis focus sur mon week-end. Je vois L. s'approcher, en provenance du terminal où l'a déposé la mystérieuse blondasse. Au fur et à mesure de son arrivée, je constate qu'il assure grave en look sportswear. Je le trouve bizarre. Il a le portable vissé à l'oreille. Il est à deux mètres de moi, et là, je le découvre non pas blème, le mot serait faible, non, il est vert! Je pense, vert et rose, c'est pas terrible comme mix coloriel. Je sens le drame arriver. Ca va? Et là il me répond, non. Suspens. Allez, vas-y balance.... Je le regarde interloquée. J'ai oublié mon passeport! Ah ouais ! Quand même! C'est du très très lourd là! Et il se tire. Me laissant seule avec ses bagages.

J'ai envie de pleurer mais je rigole, ce qui est typique d'une grosse angoisse chez moi. Il m'appelle pour me dire qu'il est dans un taxi, qu'il fait l'aller-retour et qu'on va y arriver. Je ne dis rien. Il est très rare que je cesse de parler. C'est très grave quand j'en suis là. J'envoie un sms groupé à 15 copines. J'en reçois 30 en retour dans les 2 minutes. Putain tu déconnes! Allez, dis-moi que c'est une blague. Mais c'est quoi ce mec sérieux ? Ma copine H m'appelle. Je lui exprime mes doutes sur L. Je pense qu'il n'a peut-être pas de passeport. Peut-être est-ce un grand dingue qui en vérité n'a jamais quitté son 9eme arrondissement. Peut-être ne reviendra-t-il jamais et peut-être qu'il m'a fait croire à ce voyage depuis le début en sachant pertinemment qu'il ne viendrait jamais. Peut-être que la blonde c'est sa femme et qu'il vient de réaliser qu'il l'aime et qu'en fait, là, il lui court après pour le lui dire. Ma copine H. pense que tout cela est possible en effet. Nous avons la même inclinaison à la paranoïa.

L. me fait suivre son parcours en life. Il est 22.45, il n'est pas encore chez lui. Je lui dis qu'avec ses bagages, je ne vais même pas pouvoir partir seule. Je reparle, ça va mieux. Il m'assure qu'il sera là à temps. Je pense qu'il a fumé un énorme joint. Je papote avec les douaniers qui ont pitié de moi. Je suis assise sur mes valises devant le portique, l'aéroport est désert. Je suis d'un calme olympien. Je me dis que ça sert dans la vie de tous les jours de faire du yoga. Je me résigne au fait que nous n'irons pas à Rio. Je me dis que plus jamais de ma vie je ne verrai ce loser, capable d'oublier la seule chose indispensable à notre voyage. Il pouvait tout oublier, même sa carte de crédit -quoique - mais pas ça bordel. 23.00, il repart pour cdg. L'avion décolle dans 30 minutes. Je suis de plus en plus calme. J'ai prévenu tout le monde de ma lose. Les douaniers me disent de quitter ce mec sur le champ. Ils ne comprennent pas comment il a pu me faire un truc pareil. Ils trouvent cela très suspect. J'ose pas leur parler des joints.

23.20. Il arrive. Le vol est dans un sattellitte, il faut prendre une navette après les douanes. On court comme Usain Bolt. Je me dis que s'il a pris de l'herbe et qu'il se fait choper, je le tue. Je ne lui ai toujours pas parlé. On recourt comme Usain Bolt tout en montant des escaliers. 23.25, les portes sont encore ouvertes. Alleluia ! Dieu existe ! Dieu m'aime quand même! A moi Rio et ses torses nus ! En attendant, je n'ai plus l'air de rien du tout d'avoir couru comme une tarée. J'ai la gorge sêche incroyable et pas d'eau à cause des attentats. Mon pantalon rose me tombe sur les fesses parce que j'ai pas eu le temps de remettre ma ceinture après les pif et à cause de mon régime. Heureusement j'ai une belle culotte car L. m'a promis de me l'enlever dans l'avion. L. me demande de l'embrasser, ce que je fais non sans avoir pris un chewing-gum avant. Enfin prête à reprendre la parole, je lui demande de noter ma cool attitude et lui dis : tu as déjà entendu parlé d'un acte manqué?


Publicité
Publicité
Commentaires
C
Les gens sont surprenants, n'est-ce pas? Celui-là reste une énigme, c'est bien, ça me nourrit.
A
Quelle histoire ! Ils sont gentils les pilotes d'attendre le dernier passager retardataire. Tu as dû passer par tous les stades dont celui (je pensais cela en te lisant) qu'il avait trouvé le plan imparable : pas de passeport<br /> <br /> Vous voilà donc partis. Je comprend que tu aies décompressé à fond pendant le vol et le week-end. A ta place, je pense que j'aurais bu à fond pendant le trajet, sachant que, de toute façon, je suis bloqué dans l'avion.
La vie à côté de soi
Publicité
Archives
Publicité