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La vie à côté de soi
13 mai 2013

Matière première

Finalement j'adore les monologues que m'impose son silence. Il m'ouvre des horizons, me plonge dans la romance, pour une apprentie écrivain, que rêver de mieux. Le silence permet tous les fantasmes, L. devient le héros de plein d'aventures, toutes différentes, mais avec comme fil conducteur sa personnalité. Il m'avait beaucoup inspiré au tout début de notre rencontre, je l'imaginais alors tel un voyageur solitaire, un être à l'intérieur intense, un sauvage. C'est toujours un peu le même registre qui continue, mais ce qu'il fait de sa vie varie, et son intériorité également. Souvent, je me le raconte, fumant de l'opium, en Thaïlande du Nord, aux côtés de vieillards presque aveugles mais dont les mains, toujours agiles, manient avec souplesse la pipe. Il est allongé sur des tapis aux couleurs qui furent un jour flamboyantes. Autour de lui, des lampions en guise de lumières tamisées pour préserver la quiétude, la rêverie, le délire douceureux, et ces petits hommes aux pas légers et glissants, habitués depuis toujours aux effets puissants de cette drogue qui le veillent de loin. Je l'imagine souvent seul, et parfois avec une femme, toujours superbe, fine, gracieuse, et racée. J'essaie d'approcher son âme, je l'imagine riche et dense, définitive, presque insupportable de réalisme et donc, de solitude. Il est la quintessence de la virilité, un mélange de James Bond et de Largo Winch, un homme seul, un homme qui sait le prix de la vie.
Un jour je lui ai dit qu'il était inspirant, ce à quoi il m'a répondu que la réalité était d'une banalité affligeante. Mais finalement, qu'importe qui il est,(d'autant qu'il est à priori un affreux salop), l'important pour moi est qui je le pense.


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